Quand l’assureur nie le syndrome de stress post-traumatique suite à un accident de la circulation tant en phase amiable qu’en phase judiciaire
Les spécialistes du syndrome de stress post-traumatique définissent le psychotraumatisme comme l’ensemble des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques se développant chez une personne après un événement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique (accident, attentat, incendie, catastrophe naturelle, violences, maltraitance…).
Le Docteur Muriel SALMONA, psychiatre (psychotraumatologie) explique que ces troubles psychiques présentent une forte prévalence sur la vie entière, de 5 à 6 % pour les hommes, de 10,5 à 13,8 % pour les femmes.
Il s’agit de troubles psychologiques méconnus, sous-estimés, fréquents, graves, durables, qui vont peser lourdement sur la santé des victimes traumatisées et sur leur avenir affectif, social et professionnel.
Ces troubles psychotraumatiques sont méconnus, sous-estimés, rarement dépistés et diagnostiqués par les professionnels de la santé qui n’ont pas été formés pendant leurs études médicales à la psychotraumatologie et à la victimologie, et qui ne le sont d’ailleurs toujours pas.
Ces troubles psychotraumatiques sont spécifiques et le symptôme principal : la mémoire traumatique (les réminiscences des violences) est à la fois caractéristique des violences traumatisantes et permettent d’établir la preuve diagnostique d’un traumatisme[1].
Un psychiatre nommé dans un cadre amiable (arbitrage) ou judiciaire, à la demande de l’avocat de la victime, peut remettre en cause les conclusions du médecin-conseil (généraliste) désigné initialement.
Parfois, la victime ne présente pas de cauchemars immédiatement après l’accident mais cela ne dénie aucunement la qualification de syndrome de stress post-traumatique qui peut apparaître après une période de latence durant laquelle on ne constate quasiment aucun symptôme.
Cette chronologie est même considérée par certains auteurs comme spécifique de la névrose traumatique.
La victime ne peut évidemment pas d’auto-diagnostiqué. Elle est en souffrance et, si elle n’est pas accompagnée à l’expertise médicale d’un avocat qui connaît ce syndrome, elle risque une minimisation de son atteinte psychique par le médecin-conseil mandaté par la Compagnie d’assurances, dans la phase amiable.
Ceci se démontre régulièrement. Soit il y a minimisation, soit il y a déni de certains médecins-conseils; ce qui revient à appliquer un principe de « double peine » pour la victime qui n’est plus la même qu’avant l’accident et qui n’est pas reconnue dans sa souffrance psychique dont elle n’est pas responsable.
Le syndrome de stress post-traumatique n’est pas un trouble psychiatrique stricto sensu mais des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques se développant chez une personne après un événement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique.
[1] http://www.memoiretraumatique.org/
Muriel SALMONA, La mémoire traumatique in L’aide-mémoire en Psychotraumatologie, Paris, Dunod, 2008.